Réveil à 8h00. Nous donnons toutes nos affaires à la laundry, et nous partons accomplir nos devoirs de touriste.
Visite de l'ancien palais des sultans (Istana Balaï Besar)
construit en 1844 et transformé en musée depuis
deux ans. Tout est intéressant : les pièces, les
objets décoratifs, les cadeaux offerts par les autres sultans.
A chaque visite avant d'entrer nous devons remplir une sorte de
livre d'or où nous indiquons nos noms, adresses, professions
et impresssions de la visite. En feuilletant nous découvrons
qu'il n'y a que très rarement des français.
Dans les hôtels les seuls blancs sont des australiens. On
nous repère trés vite à cause de notre anglais
approximatif et à chaque fois en anglais : « Mais
d'où venez vous donc ? De France. Ah de France ! »
Visite de l'Istana Jahar, le musée islamique local. Nous
y découvrons toutes les cérémonies importantes
de la vie des sultans.
Départ pour le bord de mer. Nous voulons voir la plage
de Pantaï Cinta Berahi (plage de l'amour passionné),
rendue célèbre par un romancier australien. Magnifique
plage aux kilomètres de sables fins. Personne dans la mer.
beaucoup de petites gargottes proposant poissons et coquillages.
Nous visitons un centre artisanal de batiks (où nous faisons
quelques achats) puis une petite fabrique de cerfs-volants, tous
sont magnifiques, malheureusement impossibles à rapporter
étant donné leur taille.
Retour à Kota Baru. Le samedi ont lieu des spectacles traditionnels, c'est une chance pour nous. Nous assistons à une démonstration de tambour puis de toupies. tous les blancos de la ville sont réunis.
Le soir nous mangeons dans la gargotte chinoise repérée le premier jour. Comme on en a marre du poulet, qu'ici il n'y a pas de porc et rarement du mouton, on essaye le canard.
Et bientôt arrive sur notre table un canard farci entièrement
reconstitué (y compris la tête) Willy est émerveillé
et ne se prive pas sur la bière. Les chinois nous regardent
: Les blancos vont-ils apprécier ? Les blancos font honneur
au plat à la grande surprise des chinois.
A la fin du repas la patronne étonnée vient nous
voir. Nous lui expliquons que la cuisine chinoise en france est
très différente. Elle nous apprend que ce canard
est un plat local très connu des chinois.
Départ à 8h30 pour Pulau Penang.
Aujourd'hui nous avons une très longue route à faire,
il faut traverser le pays d'est en ouest : on nous a conseillé
de prévoir 7h00 de route.
La route que nous prenons est la seule pour traverser le pays,
Très récente, elle a été ouverte après
que la guérilla communiste eu déposé les
armes. Elle est étroitement surveillée par de fréquents
barrages de police.
Des forêts, toujours des forêts et des montagnes,
nous montons et descendons sans cesse. Pendant 6h00, nous ne traverserons
pas de village ou très peu. Maintenant les panneaux indiquent
« attention traversée d'éléphants».
Certains panneaux montrent une tête de mort. La route est
délicate, cela n'est pas facile de conduire, Willy s'en
tire bien.
16h00 Arrivée à Butterworth sous la pluie.
Pendant que nous avons encore la voiture nous réservons
des places de bus pour redescendre à Lumut. A la gare nous
sommes tout de suite repérés et guidés vers
le bon comptoir.
Pour rejoindre l'île de Penang nous empruntons un pont
immense, il parait que c'est le plus long d'Asie (nous prendrons
le ferry au retour car nous n'aurons plus de voiture). L'ile est
séparée du continent par un bras de mer de trois
kilomètres.
Très très difficile de se repérer dans Penang,
impossible de trouver les noms des rues, beaucoup de sens uniques,
et des plans qui ne correspondent pas. Nous perdons un temps infini
et il pleut, nous cherchons Penang road désespérément.
Une heure après nous avons enfin trouvé.
Hésitation, quel hôtel choisir. Nous nous décidons
pour le Towné House Hotel : hôtel chinois simple,
Baba n'est pas très emballée. Inutile de s'installer
dans le luxe ici de toute façon, il pleut. Nous pensons
qu'il ne faut pas s'habituer au luxe et rester capable de s'adapter
partout. Baba ne parle plus.
Pas de temps à perdre, il y a beaucoup de temples à
visiter. Nous voulons aller voir Kek Lok Si temple : ensemble
de temples situé en dehors de la ville en haut d'une colline.
Ce temple bouddhiste serait le plus grand de Malaysie. Nous chercherons
en vain pendant deux heures, impossible de trouver, les plans
ne correspondent pas et personne ne sait nous renseigner.
Nous rentrons en ville et poursuivons à pied.
Nous visitons Kuan Yin Temple. C'est le temple chinois le plus
populaire et le plus fréquenté de Penang. Il date
de 1800.
A deux cent mètres se trouve Sri Mariamman Temple, temple
de la déesse Nari. C'est un temple d'architecture typique
du sud de l'inde. Comme le veut la coutume, nous laissons nos
chaussures sur les marches. A l'intérieur de nombreuses
sculptures et statues intéressantes. tout à coup,
une pluie démentielle se met à tomber pendant notre
visite. Impossible de rentrer nos chaussures, impossible de sortir.
Impuissants nous regardons nos chausssures se remplir d'eau à
une allure vertigineuse. Baba regarde ses tennis Adidas d'un il
noir. Comme la pluie ne va plus s'arrêter maintenant nous
sommes obligés de sortir sous ce déluge. Willy renverse
ses chaussures pleines à ras bord, j'en fais autant suivie
par Baba le regard sombre.
Un mendiant nous regarde, lui est pieds nus, quelle importance
cela peut-il bien avoir pour lui ? Il a du oublier depuis longtemps
ce que sont des chaussures. Baba est catastrophée pour
ses tennis, Willy l'engueule et lui fait la morale en lui ordonnant
de regarder tous les indiens pauvres autour de nous. L'atmosphère
est tendue, nous marchons sans mot sous cette pluie démente.
Les routes commencent à être inondées,
même les rickshaws ne peuvent plus rouler. Nous aussi nous
nous arrêtons 20 minutes sous un auvent en silence. Nous
observons les gens marcher pieds nus dans l'eau, la pluie interminable
tombe. Nous saurons maintenant ce qu'est la mousson Baba et moi.
Finalement nous sommes encore plus collants aujourd'hui, impossible
d'être sec dans ce pays.
Baba conclut qu'au retour quand elle entendra les gens critiquer
la pluie de la Hague, elle leur expliquera que ce n'est rien.
C'est vrai la pluie est démente ici mais il fait 32°.
Comme on ne peut pas rester éternellement sous notre auvent,
nous rentrons à l'hôtel.
Nous arrivons bien sûr trempés et oh ! surprise, l'hôtel est sans électricité. Pas de lumière, pas d'ascenceur. Nous montons les trois étages à tâtons à la lueur d'une bougie. Cette fois nous avons tous les trois le regard sombre. Vu de la fenêtre le spectacle est désolant. Après une heure de détente au sec et dans le noir, nous remettons nos chaussures glacées pour aller manger et nous marchons longtemps longtemps sur Penang Road.
Retour de la pluie torrentielle. Tout le monde patauge, la boue s'étale partout. Tout est gris et sale. Penang sous la pluie est déprimant.
Baba mange un riz très épicé sans conviction, tout en regardant la pluie tomber tristement.
Retour à l'hôtel, l'électricité
est revenue. Nous nous couchons. Willy prends une douche sans
se soucier de la propreté des serviettes.
Baba songeuse dans son lit explique qu'elle ne peut se tourner
que d'un seul côté. Le côté gauche étant
le mur pas très net, propice aux cauchemards.
Avant de nous endormir nous discutons un peu, la mousson est-elle
installée sur la côte ouest? Si oui nous ne pourrons
pas profiter des plages de Pulau Pangkor.