Mercredi 14 juillet

Avec la durée du voyage et les six heures de décallage (en plus), nous avons avancé d'une journée. Nous arrivons à Hongkong dans l'après -midi.

A la réception des bagages, nous attendons fébrilement. Enfin mon sac noir arrive, mais pas de sac blanc, pas de sac rouge. Nous espérons et attendons encore.
Tout à coup un employé surgit vers nous et nous ememène d'office à un comptoir, comme si cela était habituel. Et commence la description des sacs et de leur contenu dans un anglais plus que vaseux. Willy garde un visage impassible. J'accuse le gros british d'avoir mal étiqueté les sacs. Nous expliquons à l'employé qu'ils sont peut-être restés à Kuala Lumpur. Il ne parait pas ennuyé, nous dit d'attendre une journée et prend nos coordonnées à l'hotel. Nous repartons bien tristement.
En traversant l'aéroport, Willy fait remarquer qu'il y a plusieurs comptoirs de bagages perdus et donc que cela doit être fréquent. C'est vrai mais cela ne me console pas . Barbara dit : «et bien on a perdu une fois les bagages à l'aller et une fois au retour, donc cela ne devrait plus nous arriver à nouveau.»
Nous cherchons un taxi pour rejoindre Hongkong.

Barbara trouve que cela fait pauvre d'arriver au Century Hotel avec un seul sac.
Completement assommés, KO, épuisés nous nous jetons sur nos lits. Est-ce l'après midi est-ce le soir, nous n'en savons plus rien. Willy s'endort aussitôt et commence à ronfler. J'appelle Barbara pour qu'elle vienne dans le lit avec nous, je lui fait un gros calin et nous nous endormons.
Dans la nuit je me réveille et vais dans la salle de bain pour ne pas gêner Baba et Willy. J'essaie de me souvenir du contenu exact des sacs. Le bilan n'est pas brillant. Nous n'avons pas de médicaments (ce qui me gêne le plus en fait) et très peu d'affaires.
Un pantalon en plus de celui qu'il porte pour Willy et seulement deux tee-shirt, un seul cycliste pour Barbara (elle porte un caleçon) et 2 tee-shirt, une seule jupe pour moi (je suis en caleçon) et 2 tee-shirt.
J'ai mon maillot de bain, mais pas Willy ni Barbara. Nous n'avons pas les masques et tubas et surtout l'importante documentation que nous avions accumulés.

Willy veut toujours de voyager léger (18 kg seulement pour nos trois sacs), cependant je finis par penser qu'il faut avoir des bagages conséquents pour qu'ils soient pris en considération. Je n'ai pas vraiment le moral, mais je ne dis rien. J'ai froid et je vais baisser la cond, je retourne me coucher dans le lit de Barbara.
Willy et Barbara dorment comme des anges.

Jeudi 15 Juillet

Oh, le réveil difficile ! Dès que j'ouvre les yeux, resurgissent à ma mémoire tous les évènements de la veille.
Barbara se réveille et me demande si je pense à mes sacs. Elle croit qu'on les retrouvera.
Willy se réveille ensuiteet aperçoit le voyant rouge du téléphone allumé, ce qui signifie que nous avons un message. Nous essayons de l'écouter mais sans succès.
Petit déjeuner. Baba et Willy se retapent, puis nous passons à la réception prendre connaissance du message. Nos bagages devraient arriver dans la journée à l'hôtel. un grand espoir renait.

Nous partons cavaler dans Hongkong. Il fait une chaleur épouvantable, exténuante, nous sommes constament en nage. Willy très à l'aise, intègre parfaitement le plan de Hongkong. D'office il nous emmène dans les différents quartiers.
Une circulation intense et une agitation extrême animent Hongkong. Nous sommes entourés de toutes parts par des buildings de 45 étages, on ne voit que de tout petits bouts de ciel. Cela fait drôle comme tout.
Les trois quarts des gens courent dans la rue et téléphone en marchant. Je me demande comment ils font pour entendre. On ne reste jamais plus d'une minute sans rencontrer une personne qui téléphone.
C'est incroyable, les habitants de Hongkong sont très chics sous cette chaleur intense, les hommes en costumes cravates, les femmes en veste, chaussures et collants. Personne n'est en sandale. De plus ils n'ont pas l'air de transpirer, ils sont toujours impeccables, alors que nous sommes perpétuellement dégoulinant de sueur.

16h00 Nous déclarons forfait et rentrons à l'hotel nous jeter dans un peu de fraicheur.
Dans la chambre toujours pas de bagages, un doute immense nous reprend. Demain il va falloir se décider à acheter quelques vêtements on ne pourra plus tenir.

18h00 Nous décidons de repartir faire les premiers achats urgents (chaussettes pour Barbara qui n'a qu'une seule paire et maillots de bain pour Baba et Willy. Nous ne pouvons même pas profiter de la piscine.
Après réflexion, nous entrons dans un grand magasin où sont vendus des produits de Chine populaire. Evidemment ce sera pas très mode mais il faut économiser. Très vite Willy se trouve un maillot de bain qui coute 22FF, je le trouve très bien. Pour Baba, c'est beaucoup plus difficile. Elle ne rentre pas dans les tailles enfants qui sont minuscules et les maillots de bain femme sont horribles. Elle en essaie un et ressort en hurlant. Pourtant il n'était pas trop mal. Plus tard nous en trouvons un qui lui convient dans une taille medium chinoise.

19h00 Nous entrons dans un MacDonald pour faire plaisir à Barbara.

19h30 Nous cavalons dans Hongkong et c'est à nouveau le sauna. Tout en marchant je réfléchis, cela va être dur d'habiller Barbara. Ici il n'y a pas de «cycliste» et les robes de petite fille sont horribles. Quand à moi je ne pourrai m'acheter qu'un horrible pantalon chinois car les jupes sont si petites que je n'en trouverais jamais une à ma taille.

21h30 Nous transpirons comme des fous dans la nuit. Nos chemises sont trempées, mais comment les gens peuvent-ils vivre ici ?
Arrivés à l'hotel, toujours pas de bagage. Je fais le vu de ne plus jamais monter dans un avion si je ne retrouve pas mes bagages, Barbara fait le vu de ne plus monter dans un avion seulement pendant un an. Willy lui répond qu'elle ne s'embète pas.Bon je décide de cesser de penser à mes bagages demain.
Willy en a marre de potasser les guides, il lit «Mickey Parade» en dégustant une deuxième bière. Je me bagarre avec Willy et Barbara pour le réglage de la cond et nous nous couchons.

23h30 Toc Toc ! Je me lève, Willy n'ayant pas de pyjama et Baba n'ayant qu'un tee-shirt.
Vite je regarde par l'illeton et j'aperçois le groom avec un chariot. Dans ma précipitation je m'embrouille dans le déverrouillage de la porte
Hourra les bagages sont là ! C'est Noël ! Nous sautons de joie et fêtons ça au petit bar de la chambre. On s'embrasse comme pour se souhaiter de joyeuses Fêtes! Tout le monde rit.
Willy a gardé un moral d'acier et Barbara n'a pas pleuré.

Le contenu des sacs est intact (chaque sac avait été mis sous scellé). L'organisation de la Cathay Pacifique est remarquable. Je contemple mes sacs